LE MARCHÉ OBLIGATAIRE SOUS LE SIGNE DE LA HAUSSE DES TAUX EN 2022

UN BUDGET TOUJOURS CONFORTABLE AU T1-22 :

Un premier trimestre marqué par de faibles pressions sur les finances publiques ...

Les comptes publics de l’État ont connu une nette amélioration à fin mars 2022 se reflétant à travers une maîtrise du déficit budgétaire. Les finances publiques de l’État demeurent soutenues par une amélioration des recettes ordinaires qui a largement compensé la hausse des dépenses.  

... grâce aux excédents de trésorerie toujours importants

À l’issue du premier trimestre 2022, la situation excédentaire des comptes publics de l’État a permis de contenir le be- soin de financement du Trésor à 10,4 MMDH, tenant compte d’un niveau d’arriérés de 11,4 MMDH. Il s’agit d’un taux de réalisation de 12,4% par rapport aux prévisions de la LF 2022 et ce, face à un besoin de financement global en 2022 de 84,0 MMDH (Cf-Budget Focus-Mars 2022).  

Le Trésor a affiché une situation excédentaire de sa trésorerie durant le T1-22, comme en attestent les niveaux de ses placements sur le marché monétaire. Ces derniers demeurent similaires à la moyenne enregistrée au cours de l’année 2021, soit 9,8 MMDH. En effet, l’encours global incluant les placements à blanc et avec prise en pension sur le marché monétaire ressort à 9,4 MMDH en moyenne quotidienne sur le T1-22.

UN MARCHÉ DOMESTIQUE SOUS PRESSION EN L’ABSENCE DES SORTIES À L’INTERNATIONAL

Un financement quasi-exclusif sur le marché intérieur

L’Argentier de l’État poursuit son orientation quasi-exclusive vers le marché intérieur de le dette publique. En raison des tirages extérieurs limités à fin mars 2022 à 682 MDH, les besoins du Trésor durant le T1-22 ont été financés à hauteur de 93% sur le marché domestique.  

Cette évolution haussière se confirme davantage au niveau des levées nettes du Trésor. Celles-ci s’élèvent à 16,5 MMDH au T1-22 contre 12,5 MMDH au T1-21 tenant compte des tombées en capital et en intérêt légèrement moins importantes sur ce premier trimestre. Ces dernières sont passées de 18,8 MMDH à 18,3 MMDH durant la période étudiée et ce, en dépit de la baisse des opérations d’échange de BDT qui permettent de lisser les tombées de la dette publique du Trésor. Ces dernières ont reculé de -2,7 MMDH à 4,7 MMDH durant le T1-22 contre 7,4 MMDH au T1-21.

UN RECUL DE LA DEMANDE DES INVESTISSEURS SUR LE MARCHÉ OBLIGATAIRE

Des conditions de liquidité moins favorables sur le marché monétaire...

Durant le T1-22, la Demande des investisseurs en BDT a connu une baisse de -6,4% passant de 96,1 MMDH au T1-21 à 90,0 MMDH au T1-22. Cette orientation se justifie par une évolution moins intéressante des agrégats de liquidité sur le marché monétaire au T1-22.

À l’analyse des facteurs de liquidité, nous relevons :
Une progression significative des avoirs officiels de réserve de BAM de 8,8% au T1-22 à 332,3 MMDH, soit des plus hauts historiques couvrant plus de 6 mois d’importations de B&S. À l’origine, l’encaissement de la nouvelle allocation de DTS accordée par le FMI de 11 MMDH courant le T3-2021.
Une circulation fiduciaire en hausse de 8,0% en ce début d’année, contre une évolution moyenne de +17% au T1-22. Cette tendance s’explique principalement par un environnement inflationniste inédit au Maroc, moins favorable pour la rémunération de l’épargne.

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