Voici six points clés de la note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du mois de décembre 2021 :
Environnement international
Poursuite de la reprise économique mondiale (4,5% prévue en 2022 après 5,6% en 2021, selon l'OCDE), stimulée par un policy-mix globalement favorable. Toutefois, les perspectives de croissance sont confrontées à des incertitudes, liées notamment à la crise Covid-19, aux pressions inflationnistes et aux goulots d’étranglement de l’offre. La croissance s’annonce globalement favorables dans les économies avancées alors que la reprise devrait ralentir pour certaines grandes économies émergentes (Chine, Brésil...).
Économies émergentes
Les économies émergentes et en développement devraient poursuivre leur reprise en 2022 à des rythmes variables selon les pays. Parmi les grands pays émergents, la croissance s’annonce relativement forte en Inde (8,1% après 9,4%), modérée en Chine (5,1% après 8,1% en 2021, selon l’OCDE) et plus faible au Brésil (1,4% après 5%) et en Russie (2,7% après 4,3%). Le rétablissement de ces économies est freiné par des vagues récurrentes de la pandémie Covid-19 et une vaccination plus lente de leur population.
Tendances sectorielles
Secteur primaire : bonne tenue prévue de la production des filières arboricoles phares (agrumes : +14% ; olives : +21%) et bon comportement des exportations du secteur agricole et agroalimentaire (+9,1% à fin octobre).
Secteur secondaire : poursuite du redressement de l’activité, notamment, au niveau des secteurs du BTP (ventes de ciment : +15,6% à fin novembre), de l’énergie électrique (production : +6,2% à fin octobre) et des industries manufacturières (+8% à fin septembre ; TUC : +8,4 points à 72,2% à fin octobre), parallèlement au maintien de l’évolution positive du secteur extractif (+3,6% à fin septembre).
Secteur tertiaire : amélioration soutenue de l’activité des télécommunications (parcs mobiles : +8,2% et internet : +17,8% à fin septembre) et poursuite de la reprise graduelle des indicateurs du transport aérien et du secteur touristique de juin à octobre (arrivées : +27,1% et nuitées : +12% à fin septembre), bien qu’en deçà de leur niveau d’avant crise, évolution qui serait affectée par la suspension des vols, entrée en vigueur en fin novembre.
Demande intérieure
La consommation des ménages poursuit sa progression, bénéficiant de l’orientation favorable des revenus, soutenus par l’excellente campagne agricole, la bonne tenue des transferts des MRE (+43,3% à fin octobre 2021), la reprise des créations d’emplois (+572.000 emplois rémunérés au T3-2021) et l’affermissement des crédits accordés aux ménages à la consommation (+1,5% à fin octobre 2021) et ce, dans un contexte d’inflation maîtrisée (+1,3% à fin novembre 2021).
Échanges extérieures
A fin octobre 2021, la situation des échanges extérieurs présente une hausse de 26,6% du déficit commercial qui a atteint 164,2 milliards de dirhams. Cette évolution est liée à une progression de 22,9% des importations contre 20,7% pour les exportations, induisant une légère baisse de 1,1 point du taux de couverture pour s’établir à 61,3%.
Finances publiques
La situation des charges et ressources du Trésor à fin novembre 2021 fait ressortir un léger creusement, en glissement annuel, du déficit budgétaire de 6,1% ou de 3,6 milliards de dirhams pour s’établir à 63,4 milliards de dirhams. Cette évolution a résulté, particulièrement, de l’effet conjoint de la hausse des recettes ordinaires de 12,8% et des dépenses ordinaires de 8,3%, parallèlement au recul de l’excédent des comptes spéciaux du Trésor de 60,4%.
Financement de l'économie
À fin octobre 2021, la masse monétaire (M3) a reculé, par rapport au mois précédent, de 0,4% pour se situer à 1.545,6 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre, particulièrement, l’effet conjoint de la baisse des crédits bancaires et des créances nettes des institutions de dépôt sur l’administration centrale et de la hausse des avoirs officiels de réserve (AOR).